đ Peux-tu nous parler de ton engagement pour la Bretagne ?
Je suis arrivĂ©e et j’ai dĂ©couvert le secteur agricole par le jeu de mon mariage avec un agriculteur et d’un choix assumĂ© d’une reconversion professionnelle.
đ©đ»âđŸDurant plus de 38 annĂ©es dâactivitĂ©, jâai toujours souhaitĂ© valoriser mon mĂ©tier et ma place sur l’exploitation :
- Mon activité professionnelle reconnue juridiquement et fiscalement par une identification des femmes sur leurs exploitations et au sein des différentes structures professionnelles.
- Ma production porcine comme une filiÚre Bretonne performante et engagée dans une démarche de progrÚs.
- Mon secteur économique alimentaire comme un moteur de croissance économique et une dynamique entrepreneuriale innovante pour la région Bretagne.
En 2004, je suis rentrée dans le conseil départemental puis régional du Groupement Porcs Eureden (anciennement Coopagri Bretagne puis Triskalia).
Cette immersion dans un conseil a confortĂ© ma vision de l’importance d’un groupe coopĂ©ratif et de son ancrage sur le territoire breton. Bien au-delĂ du maillage de production, c’est tout un systĂšme de sites industriels qui valorisent le savoir-faire Breton sur les plans sanitaires, techniques, environnementaux et rĂ©glementaires.
Un savoir-faire local acquis depuis des gĂ©nĂ©rations et qui est reconnu sur les marchĂ©s porteurs en France ou Ă l’international.
đŁ Ce message je l’ai portĂ© et je le porte toujours auprĂšs de mes collĂšgues agriculteurs et agricultrices, auprĂšs du grand public Ă travers les animations et prestations diverses de ma coopĂ©rative, de la commission communication de l’UGPVB et de Agriculteurs de Bretagne.
Membre du conseil d’administration Agriculteurs de Bretagne, j’interviens auprĂšs des Ă©tudiants en BTS, ou d’adultes en reconversion professionnelle dans deux lycĂ©es agricoles de mon dĂ©partement.
đđ»ââïž J’ai Ă cĆur de faire passer certains messages positifs comme la Bretagne est une Terre de passions, de culture et dâagriculture, que Lâagriculture par ses contributions est lâun des piliers majeurs de notre territoire, que nous avons besoin de jeunes qui s’installent avec des projets innovants structurants et fĂ©dĂ©rateurs quelle que soit la production.
Membre du conseil dâadministration de l’office de tourisme du pays de FrĂ©hel, Ă©lue municipale depuis 2010, j’ai eu la charge de cette compĂ©tence jusqu’en 2017, date de l’application de la loi Notre et du transfert de la promotion touristique Ă Dinan-AgglomĂ©ration.
Je reste convaincue que le Tourisme et l’Agriculture sont deux forces Ă©conomiques pour la rĂ©gion Bretagne qui se complĂštent et ne s’opposent absolument pas.
đđ»ââïž TrĂšs sensible Ă la place des femmes dans les structures politiques et professionnelles, je fais partie du comitĂ© de pilotage du groupe Agriculture au fĂ©minin et du rĂ©seau EngagĂ©es.Bzh.
âPourquoi as-tu rejoint le Breizh Lab ?
đđ» J’ai vu Ă©voluer les mĂ©thodes agricoles, j’ai mesurĂ© les effets des contraintes administratives et rĂ©glementaires qui se sont imposĂ©es Ă tous les secteurs Ă©conomiques. Aujourd’hui retraitĂ©e, je reste persuadĂ©e qu’il faut continuer Ă valoriser de maniĂšre positive nos mĂ©tiers de lâagriculture, nos nombreuses PMI-PME de l’Agroalimentaire implantĂ©es aux quatre coins de la Bretagne.
đ€ Pour cela il faut que nos jeunes saisissent l’opportunitĂ© de planifier la sociĂ©tĂ© dans laquelle ils vont se construire un avenir, Ă nous de les aider Ă en poser les fondations en granit.
đŻ J’ai la conviction que bien nourrir les Bretons et les Français en gĂ©nĂ©ral, reste accessible Ă notre agriculture bretonne diversifiĂ©e, que le territoire dans son intĂ©gralitĂ© doit ĂȘtre amĂ©nagĂ© de maniĂšre raisonnĂ©e, que la Bretagne dans sa culture est une terre dâaccueil sans distinction.
Par une culture territoriale partagĂ©e, le Breizh Lab est un laboratoire d’idĂ©es pensĂ©, rĂ©flĂ©chit par des hommes et des femmes d’horizons professionnels diffĂ©rents, c’est ce qui fait en sa force et sa pertinence.
â Selon toi, comment peut-on garder une Bretagne dâavance ?
đŻEn 2021, le baromĂštre des territoires Ă©tait sans appel : la Bretagne rĂ©pondait aux critĂšres d’attentes des Français et remportait la palme des rĂ©gions oĂč il fait bon vivre. Pourtant la sociĂ©tĂ© est complexe, il est bien difficile de trouver une logique dominante : la sĂ©curitĂ©, le logement, l’environnement, le niveau de vie, les loisirs, lâĂ©ducation des enfants restent des sujets omniprĂ©sents dans les choix de vie personnel et professionnel.
đ€©La Bretagne doit cultiver ses traditions culturelles et naturelles, gage de qualitĂ© de lieu de vie, tout en multipliant ses diversitĂ©s en se tournant par exemple vers l’innovation et la recherche. Les jeunes gĂ©nĂ©rations aiment les dĂ©fis industriels, audiovisuels et numĂ©riques, agricoles, commerciaux ; il faut les aider dans leur quotidien (le logement, les transports, la santĂ©, …) le retour sur investissement en sera d’autant plus profitable sur le long terme.
đ€ Nous devons veiller Ă ne pas laisser les siĂšges sociaux de nos structures partir s’implanter ailleurs, en France ou en Europe, surtout lorsque des regroupements s’imposent Ă©conomiquement.
đGarder les hommes et les femmes qui ont de l’ambition et de l’audace.
đGarder nos centres de formations professionnels et de recherches en Bretagne c’est se garantir une image dynamique Ă l’International ; Ă ce stade l’Ă©chelle europĂ©enne ne suffit pas ou plus.
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