Le changement climatique est réel. Notre principal défi aujourd’hui est d’imaginer s’y adapter. Quelle extraordinaire opportunité pour la Bretagne!
Les conséquences du changement climatique s’observent chaque jour en Europe et dans le monde: records de chaleur, tempêtes, inondations, feux de forêts, élévation du niveau des mers… l’urgence climatique est réelle.
La Bretagne n’est pas épargnée: la température moyenne observée sur la période 1997-2006 a été plus élevée que celle observée pendant les trente années de la période 1971-2000. Et les dix années les plus chaudes depuis 1946 sont toutes postérieures à 1989…
Pour faire face à l’urgence climatique qui menace notre environnement, notre santé, notre alimentation, notre bien-être et notre économie, nous devons être résilients. C’est la seule manière de relever le défi d’une transition écologique apaisée.
Les questions principales qui se posent sont les suivantes: comment imaginer la résilience de notre territoire face aux bouleversements déjà à l’oeuvre ? Comment agir concrètement, localement et au quotidien? comment transformer ce qui semble être un défi insurmontable, en opportunité créatrice de valeurs?
A plus long terme, cela pose la question de l’environnement que nous voulons demain pour la Bretagne et de notre ambition commune à imaginer l’avenir.
IMAGINER UN NOUVEAU RÉCIT COLLECTIF
Comme tout territoire, la Bretagne est constituée de permanences et d’instabilités. Au titre des permanences, il y a les paysages entre Armor et Argoat, les cultures et les traditions des terroirs, l’ouverture au monde des Hommes et Femmes de Bretagne qui ont constitué au fil des siècles ce que nous sommes…Ces permanences sont constitutives de notre récit collectif. Le changement climatique, au coeur d’une révolution digitale dont on mesure aujourd’hui à peine l’ampleur, est sans doute la plus grande instabilité à laquelle nous devons aujourd’hui faire face.
Nous devons donc imaginer un nouveau récit collectif.
En affirmant plus fortement nos valeurs et notre identité, en réactivant certaines de nos permanences, nous pourrons faire des instabilités qui nous attendent des forces positives et
créatrices du monde de demain. Nous inventerons ainsi les conditions d’un environnement durable, les nécessaires emplois inhérents, une nouvelle économie capable d’accompagner un avenir serein et une vie sociale apaisée.
Notre environnement doit donc devenir le premier levier de l’invention de notre avenir. Sur tout le territoire – de la plus petite des communes à la région toute entière.
Et par l’exemplarité régionale, nous devons avoir l’ambition d’être un guide à l’échelle européenne voire internationale; nous devons gagner le défi climatique.
La Bretagne a les atouts pour devenir un laboratoire de nouveaux modèles positifs, qui démontrent chaque jour le bénéfice que la transition écologique apporte au quotidien de chacun. Une vision à long-terme doit s’accompagner de manière concomitante d’actions concrètes à court et moyen termes; elle doit également s’articuler à différentes échelles, depuis le très local jusqu’à l’universalité que portent les solutions imaginées.
S’INSPIRER, RECENSER ET INCARNER
En mettant l’innovation environnementale au coeur des actions et des ambitions de tous, nous pourrons ainsi articuler l’écologique, le social et l’économie, et créer les outils démocratiques nécessaires à l’adhésion par chacun de cette évolution.
Pour tout cela, nous avons besoin d’aides, de conseils et d’expériences, en Bretagne et hors Bretagne. Il nous faut recenser les bonnes pratiques inspirantes, « benchmarker » les solutions positives, les modèles qui fonctionnent et peuvent nous inspirer. En faisant un pas de côté et en allant chez ses voisins, cela peut nous aider à nous voir nous- même, à porter sur nos envies et nécessités, un regard en invention.
Les pôles d’excellence, les initiatives locales positives, les réussites et les fleurons existants sur le territoire, mis en connexion et en résonance peuvent aussi permettre l’émergence de solutions innovantes.
Enfin, nous pouvons faire confiance en la capacité des bretons à s’ouvrir au monde, mais aussi à se réunir autour d’une idée commune. C’est une occasion formidable de lutter contre les égoïsmes individuels. La participation de chacun est nécessaire pour prendre part à ce récit collectif. Nous devons passer d’une posture d’individus isolés à la construction d’un environnement construit par et pour le bien commun.
En ayant comme objectif de gagner le défi climatique, nous pourrons faire de la transition écologique la nouvelle culture civique de notre territoire porteuse de valeurs démocratiques. Ainsi nous créerons par l’excellence environnementale, la Bretagne de demain.