
Dans le cadre de la semaine bleue, avec la journée du 6 octobre dédiée aux aidants, Anne Le Gagne, nouvelle entrante au sein de notre CA et gériatre, nous livre son point de vue.
Cultivons la société du « proche », « de la sollicitude », « du prendre soin », du « care » au sein de la Cité.
L’humanisme et l’activité physique pour entretenir la flamme : Entretenir la flamme, c’est avancer ensemble dans toutes les actions portées sur le terrain durant cette semaine bleue en réunissant les générations autour de la différence, de la dimension de bien commun au cœur de la cité
Avancer en âge : prévention, innovation et changement de regard pour une société́ plus inclusive.
Cette semaine bleue doit nous permettre de vivre collectivement et dans le partage la notion de l’avancée en âge, du bien vieillir, mais aussi de la vulnérabilité, de la fragilité socle d’un humanisme éclairé.
Quels que soient notre classe sociale, notre lieu de naissance, nos revenus, nos diplômes ou notre culture nous partageons la vie, des parcours de vie qui, à un moment donné, nous rappellent notre vulnérabilité et notre fragilité.
La frontière entre la performance et la fragilité, entre le normal et le pathologique, est fine, poreuse. Elle est aussi mouvante : tout le long de notre vie, nous traversons des moments de vulnérabilité. Nous ne sommes plus ce que nous étions, le temps nous transforme, il nous permet aussi d’acquérir de la sagesse, des savoirs et des savoir-être, des savoir-faire.
C’est l’attention individuelle et collective portée à chacun qui permet d’entretenir la flamme de nos solidarités.
Entretenons la flamme symbole d’un vivre ensemble réinventé au cœur de « notre pacte social ». Une flamme, magnifique et fragile qui reconnait au-delà de la personne, la place des aidants.
Engageons-nous afin d’accompagner dignement les personnes et leurs proches dans le parcours difficile, incertain et complexe de la maladie.
Loin de l’obsession du performatif et du quantitatif cette flamme inclusive illumine l’accès aux innovations quel que soit votre lieu de vie.
L’Avancée en âge c’est aussi d’un vieillissement réussi qui combine l’art d’un Voyage pour la préservation de l’Autonomie et la Dignité jusqu’au bout de la vie.
Un sujet sociétal : le vieillissement de la population en France est une réalité incontournable qui engage notre société, la solidarité, la fraternité.
D’ici 2070, près d’1/3 des Français aura plus de 65 ans, marquant une évolution démographique sans précédent.
La France vit une transition démographique. En 2024, plus de 21,5 % de la population a déjà plus de 65 ans. En parallèle, la natalité est en déclin.
En 2024, l’espérance de vie est de 85,3 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes.
Bien Vieillir c’est possible : il ne s’agit pas que d’une question d’espérance de vie, mais de qualité de vie maintenue.
Il n’y a pas de fatalités et il existe des clés pour parvenir à un vieillissement réussi.
Il existe trois trajectoires d’avancées en âge avec des trajectoires différentes.
- le vieillissement robuste, se caractérisant par la préservation des capacités fonctionnelles
- le vieillissement avec fragilisation
- le vieillissement avec des maladies chroniques sources d’incapacités fonctionnelles et par conséquent de la perte d’autonomie.
La Flamme de la prévention : faire du sport pour « une avancée en âge réussie ».
Entretenir la flamme avec les JO et les jeux paralympiques c’est montrer que la pratique régulière d’activités physiques, adaptées au niveau d’entraînement, permet de prévenir et de réduire les conséquences de la sédentarité et ainsi le préserver son capital santé
A partir de l’âge de 50 ans il s’agit de conjuguer le contrôle des facteurs de risque vasculaire ( HTA, diabète …), la prévention des déficiences sensorielles et la prévention du déconditionnement physique et cognitif, par la pratique maintenue régulière d’une activité physique et intellectuelle et une alimentation adaptée.
En se référant aux travaux scientifiques les plus récents, les auteurs démontrent que les activités physiques peuvent ainsi contribuer à améliorer les capacités d’adaptation biologique et comportementale afin que l’avancée en âge soit synonyme de bien-être global.
Prévenir la maladie d’Alzheimer : le rôle crucial de l’activité physique
En France, un million de personnes sont touchées, et ce chiffre continue d’augmenter. La recherche sur la maladie d’Alzheimer a progressé ces dernières décennies mais sans traitement performant à ce jour.
Concernant les maladies neuroévolutives (maladie d’Alzheimer et affections apparentées) elles sont à l’origine de plus de 75% des situations de dépendance en France et concernent près de 3/4 des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Elles représentent également le premier facteur limitant les possibilités de soutien à domicile. Il existe un moyen de diminuer de 50% le risque de développer une maladie d’Alzheimer c’est l’activité physique régulière.
Marchons, Marchons ! pour diminuer les risques
Après 60 ans, marcher 6000 pas par jour réduit de 50% les risques de développer une maladie cardiovasculaire
Une étude menée par l’Université du Massachusetts, sur le sujet a étudié plus de 20 000 personnes, âgées d’en moyenne de 62 ans, pendant plus de six ans. Les chercheurs ont découvert que marcher entre 6 000 et 9 000 pas par jour réduisait drastiquement les risques de maladies cardiaques chez les plus de 60 ans.
En effet, les participant.es marchant entre 6 000 et 9 000 pas par jour “avaient un risque réduit de 40 à 50% d’observer un événement cardiovasculaire, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral.
Le secret de la longévité passe aussi par une activité physique
Une autre étude, publiée en septembre 2021 dans la revue JAMA Network Ouvert menée par Amanda Paluch a fait le lien entre la marche et un risque plus faible de mortalité prématurée toutes causes confondues. Ainsi, « les participants faisant au moins 7 000 pas/j avaient un risque de mortalité inférieur de 50% à 70% ».
Sauver 10 000 vies par an ! « Step up! Un petit effort ! » :
150 minutes d’activité physique par semaine = 10 000 vies sauvées par an
« La pratique régulière de l’activité physique est l’une des choses les plus importantes que l’on peut faire pour vivre en bonne santé. Non seulement elle réduit de manière significative le risque de nombreuses maladies non transmissibles, mais elle améliore également la santé mentale et accroît le bien-être, »
« L’OMS recommande au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine, et chaque mouvement compte quand il s’agit d’améliorer sa santé. Si tous les habitants de l’UE atteignaient les niveaux d’activité physique recommandés par l’OMS, cela pourrait éviter plus de 10 000 décès prématurés chaque année. »
Lutter contre la solitude, favoriser le lien social et tracer la voie d’une société de tous les âges : dans une société́ qui jongle du jeunisme à l’âgisme, il est nécessaire de lutter contre les stéréotypes et les préjugés.
78% des Français redoutent de vieillir (IPSOS, 2019) et ce alors même que seulement 17 % des plus de 85 ans sont dépendants (ministère des Solidarités et de la Santé, 2021).
Pour transformer l’imaginaire collectif autour de la vieillesse et tracer la voie d’une société́ de tous les âges, il convient de revaloriser la vieillesse du quotidien, dans ses habitudes de vie et ses relations, chez soi ou dans sa ville, dans son travail ou ses loisirs, dans ses émotions et ses espoirs.
Il est temps d’accompagner l’accroissement de la transition démographique, d’agir pour que les synonymes de vieillesse ne soient pas seulement déclin, perte mais aussi expérience, sagesse ou amour. La vieillesse peut être active, joyeuse et citoyenne.
Anne Le Gagne
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