Le groupe Europe du Breizh-Lab s’est réuni une seconde fois vendredi 8 novembre 2019 de 17 à 19h à Pontivy.
Les participants ont confirmé leur objectif : imaginer et proposer idées et initiatives pour que les populations ne s’éloignent pas de l’engagement européen. Le 9 mai 2020 ce sera le 70ème anniversaire de la Déclaration Schuman. Ce jour-là la France tend la main à son ennemi d’hier car la guerre s’est seulement terminée cinq ans auparavant. Les plaies sont toujours vives.
Cette main est saisie et ce jour est le début d’une histoire qui se poursuit. Elle ne doit pas s’arrêter mais pour cela il faut entretenir une passion, un goût, une envie, une foi dans l’Europe.
Nous avons donc à lutter contre l’ignorance et donc apprendre et faire connaître les institutions, le fonctionnement, les avantages de l’Union européenne.
Nous avons aussi à secouer l’indifférence en réveillant cette passion et cette lucidité qui nourrissaient les pères fondateurs.
Nous avons enfin à combattre le rejet en démultipliant nos argumentations. À partir de là plusieurs pistes ont été suggérées tout au long de cette réunion :
- Promouvoir le plus possible l’histoire de l’Union aux côtés de l’histoire de France et de celle de chaque pays qui compose l’ensemble européen. Pour que les peuples se comprennent et se respectent ils doiventconnaître leur histoire respective. Cela ne peut se faire qu’en lien avec les autorités académiques qui ont la responsabilité des programmes.
- Faire étudier la situation de la Bretagne si elle était (et donc la France) en dehors de l’Union européenne. Où en serait-elle.? C’est une démonstration à l’envers pour convaincre de notre intérêt à poursuivre cetteformidable aventure européenne. Certes le Brexit a calmé les ardeurs de ceux qui dénigrent l’Europe à chaque instant. Il fonctionne comme un argument en direct. Mais il ne faut pas délaisser ce combat car ceux qui veulent la fin de l’Union reviendront tôt ou tard à la charge.
- Demander à chaque parlementaire, député ou sénateur, de s’engager sur son territoire à décliner l’apport de l’Union dans tous les secteurs d’activité. Celle-ci n’a en effet aucun relai dans ces territoires,à l’exception des eurodéputés. Mais ils sont peu nombreux, actuellement deux pour toute la Bretagne. Or ce mandat, plus que tout autre, suppose une présence intense à Bruxelles et à Strasbourg. On ne peut pas leur demander d’être partout à la fois. Les administrations d’Etat dans les départements et régions ne font pas ce travail. Les parlementaires peuvent le faire.
- Dans la continuité du point précédent, il a été évoqué la possibilité de mettre en place une « réserve citoyenne ». Pour être concret, il s’agirait d’une liste de personnes mobilisables à la demande d’organismes ou institutions pour parler, selon leurs compétences, de l’Europe. Le Mouvement européen et les Maisons del’Europe font déjà ce travail. Elles, non plus, ne peuvent pas tout faire.
- L’utilisation des symboles est aussi un moyen de faire vibrer la fibre européenne. C’est le cas pour les drapeaux. Partout devraient flotter les trois étendards : français, breton ,européen. Comme devrait être appelée la devise européenne à côté de la devise de la République : « Unis dans la diversité ». Comme devraient être connus et enseignés les trois grands textes qui fondent les valeurs de notre société : pour la France la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, pour le monde la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, pour l’Europe la Charte des droits fondamentaux de 2008. Cet ensemble résume l’identité plurielle qui nous façonne et nous unit. C’est l’occasion de présenter ce que signifie la citoyenneté, complémentaire et conjointe de notre citoyenne nationale.
- L’idée d’élaborer un questionnaire sur l’Union européenne et notamment sur les attentes a été avancée. Des membres du groupe,en lien avec d’autres,s’apprêtent à le confectionner. Même une autre idée a été lancée : utiliser les réseaux sociaux et monter une application « spécial Europe » en Bretagne. On a cependant convenu que ce n’était pas facile à mettre en place car il faut des moyens pour un suivi régulier quasi quotidien.
- Insistance a été répétée pour encourager à des voyages dans d’autres pays de l’Union. Cela suppose que les trois niveaux de collectivités territoriales acceptent de donner un coup de pouce financier pour faciliter la mise en place de tels échanges, sans les limiter au seul cadre scolaire habituel, sans oublier Erasmus-apprentis, etc.
- Enfin, l’actualité a amené le groupe à aborder en fin de réunion le sujet de la défense européenne. Il déborde son champ de réflexion et n’a pas la prétention de solutionner cette question… Mais si cette initiative fait son chemin, ce qui est souhaité, même si elle est semée d’embûches et de complications, car touchant au cœur de la souveraineté, il faudra associer les citoyens pour qu’ils soient bien convaincus de la nécessité de cette défense.
Nous aurons une prochaine réunion fin janvier ou début février, après les vœux de l’hiver et avant les élections du printemps.
Les animateurs du groupe.
Marie-Pierre Védrenne et Bernard Poignant
