Une Bretagne qui innove et qui s’ouvre au monde – Proposition 17
Créer un Observatoire régional du Vivre ensemble qui pourrait être accolé au laboratoire des transitions.
La revitalisation de nos territoires ruraux, ne saurait se limiter au développement d’une population de télétravailleurs, elle implique la multiplication de centres d’activités et de culture retenant et attirant nos jeunes et nos actifs, elle nécessite de réinventer les secteurs plus traditionnels.
Certains de ces nouveaux modes de vie sont de nature à créer des tensions entre ruraux et néo-ruraux, entre résidents principaux et résidents secondaires, etc. La ville s’installe aujourd’hui à la campagne et vient modifier les rapports humains entre populations entraînant parfois conflits et replis sur soi.
Afin de dessiner la Bretagne de demain où devront cohabiter jeunes actifs et seniors, paysans et néo ruraux, résidents à l’année et résidents secondaires, pourrait être créé un Observatoire régional du Vivre ensemble. Une plateforme unique d’étude, d’échanges, d’actions innovantes visant à renforcer la cohésion et l’inclusion en Bretagne.
Cet Observatoire régional du Vivre Ensemble serait créé à l’occasion d’un Forum breton du Vivre Ensemble regroupant des citoyens et des élus de toute la Bretagne pour échanger idées et bonnes pratiques sur les problématiques de cohésion sociale et d’intégration. Les universités, les grandes écoles, mais aussi les associations, seront sollicitées pour leur expertise en recherche et leur expérience dans le domaine. L’objectif étant de référencer et proposer aux décideurs des actions locales sur des thématiques comme la cohabitation néo-rurale, le ruissellement du numérique dans les territoires ruraux, le partage de la culture et du patrimoine breton, etc.
Faire Bretagne avec les aînés
Alors que sa population augmente la Bretagne a perdu 80 000 jeunes de moins de 25 ans entre 1990 et 2015. Il y a de plus une forte disparité entre les départements. La part des 65 ans ou plus varie de 18,0 % en Ille-et-Vilaine à 26,3 % dans les Côtes-d’Armor. De 1999 à 2019, le nombre des plus de 80 ans a doublé en Bretagne. Dans ce contexte de retour au pays des retraités, de nombreux dispositifs doivent être améliorés et d’autres créés afin de répondre aux attentes et aux besoins de nos aînés.
Il importe toutefois que les décisions nécessaires soient concertées avec leurs bénéficiaires. Ainsi, il faut encourager la création de conseils des Seniors dans chaque commune ou intercommunalité, comme cela se fait au Danemark. Comme tout un chacun, nos aînés doivent rester acteurs de leur propre vie. Sous leur impulsion, l’organisation d’assises du bien vieillir en Bretagne, pourrait être l’occasion de faire un état des lieux et de dessiner les prospectives.
Des initiatives existent déjà, concernant par exemple l’accès au numérique, qui demande un accompagnement pour des personnes le découvrant sur le tard mais qui se voient imposer son utilisation pour nombre de démarches. De même, se multiplient les structures favorisant les échanges intergénérationnels, par exemple dans des résidences partagées entre des jeunes à revenus modestes ou des étudiants en difficulté et des personnes âgées. Dans le contexte de la pandémie et du confinement, ce type d’habitat a permis de lutter contre l’isolement et la solitude à la fois des personnes âgées mais aussi des étudiants confinés. L’extension de ce type d’initiative est à encourager, à soutenir, et à accompagner. Une assemblée unique réunissant les compétences de plusieurs collectivités aurait ici toute sa pertinence pour agir.
Le vieillissement s’accompagnant souvent à terme par une plus grande dépendance, les besoins en métiers d’accompagnement (auxiliaire de vie sociale, aide à domicile, et travailleur social, etc.) et métiers de soins (médecins gériatres, ergothérapeutes, psychomotriciens, psychologues, etc.) s’accroissent. Cela a des conséquences tant en termes de formation qu’en termes d’emploi, dont le financement doit être assuré. De même, pour l’achat ou la location de matériel adapté et pour la formation à leur utilisation par le public concerné. Ici encore, déconcentration et décentralisation sont nécessaires pour que les bonnes décisions soient prises au plus près des réalités de terrain. Pour le financement de la dépendance, la création d’une cinquième branche de la Sécurité Sociale, tant de fois annoncée, semble être en train de se concrétiser. Il importe que les crédits dédiés soient gérés par les instances régionales et locales pour pouvoir rendre ces métiers indispensables plus attractifs, et notamment financièrement.
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