Une Bretagne en Europe qui construit sa différence – Proposition 6
Déclarer le mois de mai « mois de l’Europe ».
Une Bretagne européenne
L’Europe s’unifie au rythme des crises qui la frappent et qu’elle ne prévoie pas. La guerre d’abord qui lui fait prendre conscience de l’urgence de l’union pour garantir la paix : on est en 1950, la réponse sera le marché commun. La fin de sa division en deux blocs quand le mur de Berlin s’effondre et que l’Allemagne se réunifie : on est en 1990, la réponse sera la monnaie unique. Le choc d’un virus qui met à mal son économie : on est en 2020, la réponse est la dette mise en commun par solidarité. D’autres défis attendent l’Union européenne pour les prochaines générations : le choc de la révolution numérique, la réaction aux flux migratoires, la définition de la souveraineté européenne, la mise en œuvre des conclusions de l’accord de Paris pour réduire le réchauffement climatique, la promotion de l’écologie comme science plus qu’idéologie, la défense du multilatéralisme, la politique de sécurité dès lors que les États-Unis décident de se retirer de notre continent…et bien d’autres encore.
Nous, Bretonnes et Bretons, voulons continuer cette histoire, fidèles à l’esprit des cinq résolutions du « Message aux Européens » adopté à La Haye en mai 1948 :
- Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre circulation des hommes, des idées, des biens.
- Nous voulons une Charte des droits de l’Homme garantissant la liberté de pensée, de réunion et d’expression ainsi que le libre exercice d’une opposition politique.
- Nous voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanctions nécessaires pour que soit respectée la Charte.
- Nous voulons une Assemblée européenne où soient représentées les forces vives de toutes les nations.
- Nous prenons l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans nos foyers et en public dans nos partis, dans nos lieux de culte, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements qui travaillent à cette œuvre de salut public, suprême chance de la paix et gage d’un grand avenir pour cette génération et celles qui la suivront.
Le Breizh Lab n’a pas vocation à faire la politique européenne à la place des institutions qui en ont la responsabilité : parlements européen et nationaux, Conseil, Commission, États, collectivités territoriales, etc. Il n’a pas à défendre ou à promouvoir tels ou tels intérêts professionnels ou catégoriels. Ceux-ci sont portés par d’autres organismes : chambres consulaires, partenaires sociaux, représentants des activités et branches concernées par les propositions de la Commission, lobbies agréés à Bruxelles, etc.
Il ne se substitue pas davantage aux associations militantes comme le Mouvement européen ou les Maisons de l’Europe. Encore moins aux partis et mouvements politiques.
Toutefois, nous pensons essentiel que l’Assemblée de Bretagne prenne des initiatives pour maintenir la flamme européenne dans l’esprit et la conscience des Bretonnes et des Bretons. Notamment, il importe de lutter contre le désintérêt, voire le désamour de l’Europe chez la plupart des jeunes.
Une Europe revendiquée
Certaines de ces initiatives relèvent de propositions à destination de la nation, qui pourraient être portées par les parlementaires bretons. Ainsi, le mois de mai pourrait être déclaré « mois de l’Europe », tant il est vrai qu’il abonde d’anniversaires symboliques des valeurs européennes : 8 mai pour la fin du nazisme qui a nié la dignité de la personne humaine ; 9 mai pour la réconciliation entre les belligérants d’hier pour asseoir une paix perpétuelle sur le continent ; 10 mai pour l’abolition de l’esclavage qui nie la liberté d’un être humain pour le réduire à un objet ; 7 au 11 mai anniversaire du Congrès de La Haye ; 5 mai 1949 création du Conseil de l’Europe, d’où émanent le Comité des régions, les chartes des langues régionales et de l’autonomie locale, etc. Le nom de ce mois s’écrit en trois lettres avec lesquelles se forge le mot « AMI » … à lui seul un programme pour l’Europe !
De même il serait opportun que, dans les établissements scolaires, soient promus (disponibles, affichés, diffusés, étudiés) les textes fondateurs de l’Union Européenne : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ; la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 : la Convention européenne des Droits de l’Homme entrée en vigueur en 1953 ; la Charte des Droits fondamentaux de l’Union européenne de 2009. Ces textes ont des liens évidents et permettent de lier la France, l’Europe et le Monde. Plus généralement, il serait nécessaire que soit approfondie l’histoire de l’Union européenne, mais aussi celle des pays membres notamment dans leurs rapports à la France. Être européen c’est autant connaître l’autre que soi-même. Angela Merkel, la Chancelière d’Allemagne l’a dit à sa façon dans un entretien aux journaux du réseau Europa (le Monde daté des 28-29 juin 2020) : « J’attends de chacun de nous qu’il se mette à la place de l’autre ».
Dans le même esprit, les symboles de l’Union Européenne – le drapeau étoilé, l’hymne à la joie, la devise « unis dans la diversité » – pourraient être plus largement utilisés et ainsi popularisés. La France est notre nationalité, la Bretagne notre identité particulière, l’Europe notre engagement volontaire.
C’est une sorte de triple appartenance à laquelle nous voulons faire adhérer la population. Ces symboles doivent être utilisés à chaque occasion. Nos universités ont également un grand rôle à jouer pour faire connaître la politique de l’Union et entretenir l’engagement européen de chacun, notamment à travers les « chaires Jean Monnet », leurs appartenances aux réseaux « universités européennes », ou les « Rendez-vous d’Europe ».
Les commentaires ne sont pas activés sur cet article