Une Bretagne qui invente son avenir – Proposition 8
Création d’un Laboratoire des transitions en Bretagne.
Une Bretagne durable qui invente son avenir
La Bretagne est une terre de contacts, d’échanges, de culture, de technologie, de production, dont le facteur commun est un ancrage dans son territoire, sa nature, ses paysages, ses reliefs, ses côtes, ses rivières. Les Bretons, jeunes ou moins jeunes, profitent à chaque instant de l’environnement naturel que la Bretagne leur offre, pour se rencontrer, faire la fête, faire du sport, éduquer ses enfants, s’aérer, s’évader, travailler et produire dans un équilibre de vie où la nature occupe une place centrale.
Pourtant, nous avons trop abusé de ce que cette nature nous offre. Nous avons conscience d’avoir surconsommé et négligé les ressources que nous avions à disposition. Leur préservation est aujourd’hui au cœur de l’avenir de la Bretagne et de ses habitants.
Une Bretagne engagée dans la transition écologique
En Bretagne comme ailleurs, de nombreux chantiers sont menés pour faire face à l’urgence environnementale, dans différents domaines et en parallèle les uns des autres : agro-alimentaire, énergie, industrie, transports et mobilité, urbanisme et équilibre des territoires, préservation de la biodiversité… Chacun – du décideur au particulier, en passant par l’industriel ou l’agriculteur – essaie d’agir, même si parfois, certaines initiatives se contredisent faute de coordination globale. Des crispations et des incompréhensions entre secteurs d’activité, territoires, générations, sont ainsi susceptibles d’entraîner des tensions à même de porter atteinte à la paix sociale. Il devient donc impératif d’imaginer des solutions nouvelles pour une transition écologique réussie en Bretagne.
L’environnement doit être appréhendé dans l’ensemble des dimensions qui concourent au cadre de vie : l’environnement naturel bien sûr, l’eau, les sols, l’air et les êtres vivants ; mais aussi l’alimentation, l’éducation, les institutions, les villes et les territoires, les infrastructures, les innovations technologiques, la culture, les langues etc. Il ne doit pas être considéré comme une marchandise mais comme partie intégrante de notre patrimoine commun, fruit de notre héritage. Il doit être cultivé, entretenu et transmis aux générations futures si nous ne voulons pas hypothéquer leur avenir. La jeunesse est dynamique et plus que jamais en quête d’équité environnementale et de sens. Elle porte l’envie et nous montre la voie, elle est une chance pour la Bretagne !
Mettre en place dès aujourd’hui les conditions de résilience et de soutenabilité en Bretagne est non seulement une urgence face aux changements environnementaux, mais aussi la voie pour une transition écologique apaisée. La question environnementale ne peut plus être accessoire. Elle doit être le moteur d’un projet de territoire, où l’environnement se conjugue au présent et à l’avenir sous tous ses aspects : humains, écologiques, sociaux et économiques.
Bretonnes et Bretons, soucieux de notre territoire, nous ne devons pas oublier que notre terre est celle que nous empruntons à nos enfants. Il est de notre responsabilité d’offrir à notre jeunesse et aux générations futures les outils de réflexions, de pilotage et d’action pour corriger les erreurs passées. Par le prisme de la transition écologique, la Bretagne a l’opportunité d’imaginer un nouveau récit pour construire son territoire demain. Il faut offrir une vision d’avenir qui soit commune et partagée par tous. C’est l’ambition que porte le Breizh Lab.
Un pacte de confiance pour une ambition commune
En la matière, la vision politique ne peut s’abstraire des aspirations citoyennes, des expressions artistiques ou culturelles, et bien entendu des données scientifiques. Chacun – entité/individu/société – doit pouvoir participer à l’élaboration de cette vision d’avenir, débattre, se confronter, et donc se reconnaitre. Ce récit partagé deviendra ainsi le support de la culture commune et du projet collectif, et naturellement le nouveau lieu du dialogue et de la concertation.
Les associations environnementales ont notamment beaucoup apporté à la Bretagne dans la prise de conscience du lien nécessaire entre économie et écologie afin de concilier développement et préservation de notre environnement. Il n’en demeure pas moins des tensions entre associations, élus, décideurs. Les intérêts à court terme divergent, les sujets environnementaux demeurent très clivants.
Dans la continuité des travaux de concertation enclenchés dans le cadre la Breizh Cop, un nouveau pacte de confiance en Bretagne est nécessaire pour passer à la vitesse supérieure et avoir une déclinaison territoriale et opérationnelle permettant de se donner un horizon commun.
Relever le défi de la transition écologique a donc trois préalables :
- retrouver le chemin du dialogue. La Bretagne a toujours été une terre de débats ; il nous faut utiliser ce goût du débat autour des questions environnementales. À propos des enjeux environnementaux, il faut rétablir la confiance entre tous leurs acteurs (acteurs économiques, acteurs sociaux, société civile, monde associatif, etc.) ;
- réconcilier les habitants de Bretagne avec leur exceptionnel cadre de vie. Il faut ouvrir les regards à la beauté, à la richesse et à la fragilité de nos paysages. Il faut éveiller les consciences au fait que notre environnement fait partie de notre patrimoine commun, et que nous en sommes collectivement responsables ;
- redonner confiance, fierté, et ambition aux Bretonnes et aux Bretons ; ensemble, nous devons et nous pouvons faire des défis environnementaux une véritable opportunité créatrice de valeurs. Parions sur les atouts de notre territoire, sur la richesse en expertises multiples des hommes et des femmes qui font la Bretagne, la responsabilisation de chacun est un engagement pour tous.
La confiance mutuelle, l’ambition, l’éducation et la formation doivent être des valeurs partagées. Par son originalité et par la diversité des acteurs qui le composent, le Breizh Lab sait que la réponse ne peut être que collective, partagée et ambitieuse. Cette réponse ne sera pas que politique, dans le sens de l’organisation du pouvoir, elle sera avant tout humaine, économique et sociale.
Un laboratoire des transitions en Bretagne
Pour répondre à l’ambition d’une transition juste, inclusive et heureuse pour tous en Bretagne, nous proposons la création d’un nouvel outil innovant et multitâches : un Laboratoire des Transitions en Bretagne, maillon manquant au territoire pour lui permettre de porter cette vision collective.
Lieu d’analyse et de concertation, et point de rencontres entre tous les acteurs de la transition écologique, cette plateforme permettra de regrouper et de rationaliser les relations de travail entre institutions de la connaissance, organismes publics, associations et société civile, secteur privé et organisations gouvernementales. Les modalités de sa composition et de son fonctionnement pourraient être arrêtées au lendemain du renouvellement des deux assemblées, conseils départementaux et conseil régional.
Pensé à la fois comme observatoire et fabrique des conditions de la transition, la mission principale de ce Laboratoire sera de dessiner un futur sain, vert et intelligent pour la Bretagne. Il devra mettre en réseau et rassembler des organisations qui actuellement ne communiquent pas, ou peu, entre elles. C’est une condition pour substituer la coopération à la compétition, voire à la rivalité, et ainsi permettre de nouveaux partenariats.
Tous les acteurs de la transition écologique, à commencer par les citoyens, citoyennes et associations, ont vocation à être représentés dans le Laboratoire des transitions, à côté de représentants des chercheurs, de ceux du monde économique, dirigeants et syndicats, et de ceux des organisations gouvernementales, décideurs et acteurs politiques. Représentatif de la diversité des territoires, en impliquant chacun des vingt-et-un pays de Bretagne et les îles bretonnes, il devra entretenir des liens étroits avec l’Assemblée de Bretagne (avec le conseil régional dans un premier temps).
Des outils scientifiques pour assurer la cohérence des actions et se projeter vers l’avenir
Le manque de chiffres synthétiques, ou plutôt l’existence de données multiples mais éparpillées souvent peu parlantes au regard d’objectifs imprécis, rendent les diagnostics difficiles. Grâce notamment aux scientifiques qui en seront membres, le Laboratoire pourra, sur la base d’une harmonisation des données, faits et chiffres du territoire, assurer une analyse et un suivi de l’efficacité et de la cohérence des actions de transitions menées dans la région. Notamment, les outils numériques et d’intelligence artificielle permettront de visualiser et d’exploiter les données recueillies sur le terrain et ainsi parvenir à l’établissement de scenarii d’avenir pour déterminer les priorités d’actions de transitions à mener.
Il s’agira notamment d’identifier des indicateurs de suivi des transitions adaptés à la Bretagne, qui aillent au-delà des seuls indicateurs économiques.
Par exemple, des indicateurs sur l’évolution de la qualité de vie et du bien-être pour chacun sur le territoire. Notamment, le vieillissement de la population en Bretagne rendra en effet nécessaire une adaptation des besoins en termes de santé, d’habitat, de mobilités, de services, et donc d’environnement.
De même, un nouvel indicateur de mesure de l’empreinte carbone régionale est une nécessité. Un indicateur du type « empreinte carbone score » pourrait être imaginé pour les particuliers à la maison, ou pour les consommateurs en magasins par exemple. Un autre indicateur du type « empreinte carbone RSE » pourrait être crée spécifiquement pour les entreprises. L’affichage, la visualisation et le partage de cet indicateur d’empreinte carbone permettront à tous de mesurer son impact environnemental.
Au regard de toutes les données, analyses scientifiques, suivi et évaluation mises en place pour le long terme, l’élaboration de scenarii permettra au Laboratoire des transitions de proposer et d’ajuster une feuille de route à présenter à la Région. Rigoureusement établie, la bonne orchestration des actions de transitions sera alors un outil commun et partagé, mis au service des acteurs et des territoires pour engager durablement une transition écologique juste et inclusive.
Le Laboratoire a vocation à entretenir un lien étroit de coopération avec Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) au sein duquel il devrait être représenté. Dans le cadre de l’évaluation de la transparence des politiques publiques menées pour les transitions, le CESER pourrait d’ailleurs être sollicité pour évaluer les travaux menés par le Laboratoire des transitions. Compte tenu des enjeux environnementaux, une totale transparence des actions conduites et des moyens utilisés est en effet une nécessité.
Un modèle d’exemplarité régionale et des transitions plurielles
Des engagements ont été pris au niveau international et européen. Les Accords de Paris signés en 2015 sont des accords mondiaux, actés par la plupart des pays de la planète, qui prévoient de contenir d’ici à 2100, le réchauffement climatique en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C. Par ailleurs, le pacte vert pour l’Europe, ou Green Deal Européen, est le plus grand plan de transition écologique établi à l’échelle d’un continent. Cette feuille de route écrite par l’Union Européenne (UE) fixe l’objectif de rendre l’économie de l‘UE durable. Elle propose un plan d’actions pour promouvoir l’utilisation efficace des ressources, la restauration de la biodiversité et la réduction de la pollution. L’UE ambitionne ainsi d’être le premier continent climatiquement neutre en 2050, et prévoit de réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Nous proposons de rendre concret les Accords de Paris et le Green Deal Européen en faisant de la Bretagne un territoire-témoin du respect des objectifs qu’ils ont fixés. Dans la continuité des travaux enclenchés avec la Breizh Cop, qui fut la seule COP régionale en France, la Bretagne peut être un modèle d’exemplarité régionale d’applications de ces accords. Un tel objectif suppose :
- Une évaluation régionale de l’implication de la Bretagne dans ces accords, afin d’évaluer les efforts et les rendre publics ;
- La promotion et le développement de l’écoresponsabilité, placées au cœur de la mission du Laboratoire.
En questionnant le modèle de développement actuel et en encourageant l’émergence d’alternatives audacieuses, le Laboratoire des transitions aurait en quelque sorte une fonction de « GIEC régional » qui, prenant en compte l’état des connaissances et les projections faites pour l’avenir, identifierait les priorités d’actions à mener en Bretagne.
Les chantiers sont nombreux, nos ambitions sont grandes, notamment dans les domaines de l’alimentation, de la qualité de l’eau, de la gestion des déchets, de la santé et de l’énergie.
La Bretagne accompagnera ses agriculteurs pour porter avec eux l’ambition d’atteindre un nouveau modèle de résilience alimentaire.
Les différents acteurs doivent parvenir à un développement harmonieux de leur activité et du territoire qu’ils exploitent. Ils doivent être guidés par la triple ambition de protéger les ressources naturelles du sol, de garantir une alimentation saine et d’améliorer la justice environnementale. Il est nécessaire que la Bretagne assume trois responsabilités dans le domaine alimentaire : la traçabilité alimentaire – la sécurité alimentaire – la qualité des produits. Tous ceux qui sont réalisés en région devraient être labellisés d’une marque « fabriqués en Bretagne ». C’est essentiel pour que la région reste une terre nourricière, en harmonie avec son environnement, œuvrant pour le bien commun.
Prolongeant ce qui est en cours notamment avec l’association « Produit en Bretagne » avec l’objectif ISO 26000 et en matière de RSE, il faut généraliser la marque de fabrique Bretagne pour les produits alimentaires fabriqués dans notre région. Terre nourricière, en harmonie avec son environnement et œuvrant pour le bien commun, la Bretagne doit être exemplaire en garantissant : la traçabilité alimentaire, la sécurité alimentaire et la qualité de ses produits.
A l’image d’autres pays européens de dimension comparable à la Bretagne comme le Danemark, la Bretagne doit porter l’ambition de l’accessibilité au bien-manger pour tous en travaillant plus concrètement à la réduction de son gaspillage alimentaire. En particulier, il faut encourager les supermarchés bretons à agir sur deux volets : la mise en place d’outils simples qui inciteront le consommateur à acheter à l’unité ou en vrac, au plus près de ses besoins ; la mise en place de circuits courts de redistribution des invendus de la restauration et autres activités de bouche, vers les plus démunis. Pour cela, les acteurs pourront s’appuyer sur la créativité des « Start-up » bretonnes et sur le dynamisme des associations très actives en Bretagne dans ce domaine.
Les efforts engagés collectivement et solidairement sur la qualité de l’eau en Bretagne doivent continuer. Mais il faut aller plus loin encore, en portant l’ambition de distribuer une eau potable de qualité à tous dans la région. En cohérence avec cet objectif d’avancée juste et inclusive vers un accès équitable à une ressource naturelle vitale, une des priorités doit être une diminution drastique des déchets plastiques terrestres et maritimes.
Le lien terre-mer est naturel en Bretagne. Chacun sait que les problèmes de la mer sont les problèmes de la terre, et vice et versa. Agir avec force en Bretagne sur les problématiques de gestion des déchets à terre et en mer est à nos yeux, une nécessité. Cette révolution sur l’eau et la gestion des déchets doit consolider en Bretagne le lien entre préservation de la biodiversité et dynamisme des activités économiques liées notamment aux métiers de la mer.
Sur le volet santé, nous proposons que, avec le soutien des collectivités, la recherche publique présente en Bretagne ait les moyens de se mobiliser encore davantage sur des programmes de recherche ciblés sur la mise en œuvre du concept One Health.
Ce concept, formalisé par les scientifiques au début des années 2000, met l’accent sur les interdépendances entre santé de l’environnement, santé animale et santé humaine. Tout facteur agissant sur l’état de santé d’une de ces trois catégories peut avoir des effets sur l’état de santé des deux autres. Tout en tenant compte du rôle essentiel de la médecine humaine et de la médecine vétérinaire pour faire face aux problèmes sanitaires rencontrés, le concept One Health prône une approche globale, transdisciplinaire et multisectorielle dans le but, notamment, de développer une démarche de prévention. Les institutions bretonnes de la connaissance – comme celles relevant de l’Anses, l’Inrae, l’Inserm, le CNRS, le Muséum national d’histoire naturelle, l’Ifremer, les CHU, les Observatoires des sciences de l’univers, les universités et les grandes écoles – ont des compétences mobilisables rapidement dans les disciplines pertinentes pour la mise en œuvre du concept One Health sur le territoire. La formation initiale et continue sur cette approche One Health doit également être encouragée.
Pour atteindre l’objectif de réduire à moins de 2°C en 2100 l’augmentation de température due à nos émissions de GES (gaz à effets de serre), la Bretagne doit réduire très fortement l’utilisation des ressources énergétiques fossiles. Cet objectif est ambitieux quand on sait que notre empreinte carbone est actuellement de 11 tonnes de CO2 par habitant et par an, et qu’elle devra être de moins de 2 tonnes à terme ! Quand on sait aussi que seulement 12% de l’énergie finale consommée en Bretagne est une énergie renouvelable qu’elle a produite sur son territoire.
Relever le défi de la diminution de l’empreinte carbone peut être de vraies opportunités pour la Bretagne, pour à la fois moins subir la fin du pétrole conventionnel et être actrice de la révolution énergétique en développant une filière d’expertise de ce développement. Aujourd’hui dépendante d’énergies extérieures, la Bretagne a la chance de disposer d’éléments naturels (soleil, vent, mer) exploitables pour atteindre une indépendance énergétique. Elle dispose d’un potentiel important qui doit lui permettre de relever ce défi. Des entreprises agissent déjà dans ce domaine, sur le stockage d’énergie comme sur la mobilité électrique, le développement de l’hydrolien pour nos îles non connectées et de l’éolien flottant, mais aussi de l’hydrogène par exemple. Le développement de cette nouvelle économie sera, par ailleurs, générateur d’emplois locaux.
Ces objectifs sont ceux du Pacte électrique breton de 2010, déclinés dans les feuilles de route énergies marines renouvelables en 2016 et feuille de route hydrogène en 2020. Ils ont été confortés dans la Breizh Cop et le SRADDET (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires). Leur atteinte demandera beaucoup d’efforts et de la persévérance, mais la Bretagne a des atouts qu’il serait dommage de ne pas utiliser.
En s’appuyant sur tous les acteurs de l’énergie en Bretagne, il devient urgent de développer des outils pour informer et expliquer les enjeux et les moyens, et ainsi de poser les jalons pour atteindre la résilience énergétique du territoire d’ici 2050. L’adhésion des Bretonnes et des Bretons dépend de cet effort de communication.
Construire une culture commune et partagée de la transition écologique
Le savoir passe par l’éducation et la formation. Chacun, à hauteur de son savoir-faire, de son expérience, de ses compétences, doit agir et participer à la construction collective de solutions adaptées à la Bretagne.
On ne protège réellement que ce que l’on connaît, cela vaut aussi pour l’environnement. Le déficit de connaissances partagées permet toute une série d’approximations et de diffusions de points de vue sans fondements solides vérifiables qui empêchent de construire une culture commune et un projet de territoire. Tous les outils pédagogiques, éducatifs et numériques possibles doivent être mobilisés pour partager la connaissance et permettre à chacun d’en saisir le sens.
De la formation initiale, et pour ce qui concerne ses compétences, à la formation continue, la Région doit offrir à tous les acteurs les formations utiles pour construire une connaissance de la transition écologique et de ses enjeux. De l’école et jusqu’au 3ème âge, des ateliers d’animation grand public (comme la Fresque du climat, la Fresque océane, la Fresque urbaine) sur les thématiques environnementales doivent être encouragés là où c’est possible, en particulier dans les lieux éducatifs et socio-culturels (bibliothèques, médiathèques, maisons des associations, etc.).
En lien avec l’Académie et les diverses collectivités concernées, des ateliers pédagogiques sur les thématiques océan-climat-environnement-biodiversité-écosystèmes, devront être intégrés aux programmes d’animations scolaires et/ou périscolaires. Il est également nécessaire d’accentuer la diffusion des connaissances sur les sujets environnementaux et leurs impacts, en accompagnant le développement d’outils et plateformes numériques qui leur seront consacrés, utilisables dans la formation mais aussi accessibles au grand public.
Une des priorités sera d’agir dans les entreprises bretonnes, pour permettre à celles-ci de devenir de véritables locomotives de la transition écologique. Il faut accompagner l’information et la formation professionnelle des dirigeants et des salariés à la complexité des enjeux environnementaux.
Enfin, il faut mobiliser les pôles d’excellence en Bretagne en ouvrant de nouvelles passerelles entre professionnels, décideurs et société civile. Que ce soit dans le domaine maritime, numérique ou environnemental, ces pôles sont de véritables réservoirs de la connaissance.
Vingt-et-un pays, plus d’une dizaine de parcs et réserves naturels régionaux et de nombreuses îles, façonnent la Bretagne. Chacun est riche de ses paysages et de ses ressources, mais aussi de ses traditions, de sa culture, de ses langues, de sa gastronomie, de ses musiques et de ses danses. Il importe d’encourager et de soutenir toutes les créations culturelles et artistiques qui donneront aux Bretons l’occasion de s’émerveiller de leur environnement : créations architecturales, objets de design, expositions dans les musées, évènements musiques et danses, festivals bretons portant fièrement le patrimoine, etc.
C’est par la Culture que seront maintenus, et parfois retissés, les liens entre les générations en Bretagne afin de valoriser la notion d’héritage et de transmission. Toutes les activités allant dans ce sens, qui permettent les échanges de savoir et de connaissance par le dialogue et la rencontre, doivent être encouragées.
Plus globalement, pour donner l’envie d’une transition heureuse et partagée par tous, nous proposons la création d’une « Exposition Universelle en Bretagne ». A l’image de l’exposition de Stockholm en 1930, de celle de Lisbonne en 1998 ou l’exposition nationale suisse Swiss02 en 2002, toutes les expositions universelles qui ont eu lieu par le passé ont fait avancer les territoires. Décentralisée en différents lieux répartis de l’ouest à l’est de notre territoire, l’Exposition Universelle en Bretagne permettrait de poser le cadre, de faire le point sur l’état de la Bretagne sur le plan politique, social, démographique et environnemental. L’objectif est à la fois de faire un état de l’art, d’inspirer les bonnes pratiques et de donner, par les transitions la fierté d’avoir une Bretagne d’avance.
Les commentaires ne sont pas activés sur cet article