L’accès à la formation

Cela passe d’abord par la formation. Il faut permettre un accès à des parcours de formation à toutes et à tous, et faire monter en compétences tous les territoires. Cela suppose d’accentuer le maillage de campus de proximité pour faciliter les parcours de formation, au-delà du bac et du bac +2, au plus proche des jeunes et en concertation avec les entreprises locales. Capitalisant sur le maillage existant du « C@mpus numérique de Bretagne », il faut également généraliser les campus connectés sur les territoires les moins peuplés pour permettre aux jeunes qui y résident d’accéder à une formation à distance tout en bénéficiant d’un soutien de proximité.

Quel que soit le secteur d’emploi, le soutien à la formation doit être une priorité. Que ce soit à l’école, dès le plus jeune âge ou plus tard dans les formations initiales supérieures, qu’elles soient générales ou professionnelles, l’apprentissage ou encore dans la formation continue, la Bretagne doit continuer à investir dans la formation au côté des secteurs publics, privés ou consulaires qui en ont la charge. Les responsabilités territoriales actuellement distribuées entre écoles, collèges, lycées, enseignement supérieur et formation professionnelle pourraient être articulées dans un conseil breton de la formation dans lequel siégeraient également les collectivités.

Sa vocation serait de veiller à une articulation plus efficace entre les établissements qui participent à la préparation des jeunes à leurs insertions personnelles et professionnelles futures comme à leurs évolutions au cours de la vie.

A cela, deux objectifs. Le premier est de favoriser une plus grande cohérence de l’offre de formation sur le territoire pour prendre en compte les besoins des acteurs économiques et assurer que les acteurs de la formation y répondent efficacement. Le second est de favoriser une solidarité entre établissements permettant de promouvoir l’égalité des chances et la parité dans tous les métiers mais aussi pour soutenir l’innovation des jeunes, collégiens, lycéens et étudiants en mettant à profit la richesse du tissu scientifique et technologique breton.

Entreprenariat et engagement

L’avenir de la Bretagne passe singulièrement par l’évolution de son tissu entrepreneurial. Il est donc essentiel de promouvoir l’entreprenariat auprès des jeunes, comme cela peut se faire de manière expérimentale au Canada par exemple dès l’école primaire, mais aussi de soutenir l’engagement sous toutes ses formes. Cela doit se traduire de façon concrète :

• faciliter et soutenir l’accès à l’entreprenariat pour les jeunes – garçons et filles – dès le collège et tout au long de leur parcours, et développer la culture de l’engagement individuel et collectif, du projet, du développement local ;
• proposer un accompagnement à la création d’entreprise, accessible à tous et toutes, sur tous les territoires (incubateurs de projets, dispositifs adaptés dans le service public d’accompagnement des entreprises, accès accéléré aux prêts et fonds dédiés, soutien de plateformes de crowdfounding, etc.) pour passer de l’idée au projet, gagner en confiance en soi, vivre des expériences structurantes ;
• multiplier les lieux de coworking dans tous les territoires, espace de travail partagé, mais aussi un réseau de travailleurs encourageant l’échange et l’ouverture, pour favoriser, le collaboratif, les coopérations, la mixité et l’hybridation des projets (public-privé, recherche appliquée -universités, ESS, etc.).

Une jeunesse qui irrigue les territoires bretons

L’enjeu est de promouvoir l’ensemble des territoires bretons auprès des jeunes, pour y vivre, y entreprendre, y avoir des loisirs, y développer des solidarités. Cela nécessite que ces territoires soient plus visibles, qu’ils offrent des conditions de vie attrayantes et accessibles tant pour les adultes que pour les enfants, et qu’ils n’aient rien à envier aux métropoles quant au développement des activités professionnelles.

On pourrait imaginer l’élaboration d’un Pass Territoires de Bretagne destiné, au travers de loisirs, de séjours, d’expériences, à faire découvrir l’ensemble des territoires aux jeunes Bretons (déjà implantés et nouveaux arrivants) ; et le développement de formules d’accueil (Pass mobilités, Pass Culture, Pass Loisirs, Pass Sport).

Il s’agira également de développer sur les territoires éloignés des métropoles une offre de logements adaptés aux jeunes, un accès de qualité au numérique, un accès à des locaux tertiaires et de production… pour favoriser l’installation de jeunes salariés et de jeunes entrepreneurs. De fait, l’accueil et l’installation durable de jeunes dans ces territoires sont conditionnés par le développement des « archipels interconnectés » évoqués précédemment.

La Bretagne est une terre de connexions et d’ouverture, son histoire a été forgée par ses paysans, mais aussi en grande partie par ses marins, ses voyageurs, ses explorateurs des Mondes. Certaines estimations chiffrent à plus de cinq millions les Bretonnes et Bretons vivant hors de Bretagne, dans d’autres régions françaises ou ailleurs dans le monde. Ce qui relie un breton expatrié à Washington avec un artisan finistérien ou un chef d’entreprise morbihannais installé à Paris avec un étudiant rennais ou brestois, c’est d’avoir la fierté de la Bretagne en commun. Car on est breton par le cœur et non par le sol, par la volonté et pas seulement par la naissance. On est breton quand on aime la Bretagne.