Une Bretagne qui innove et qui s’ouvre au monde – Proposition 15
Mettre en place d’un Passeport numérique régional porté par la Région Bretagne.
Le numérique est un secteur en croissance en Bretagne. Pourtant, nombre de Bretonnes et de Bretons n’ont pas encore pris le virage de l’intégration des technologies numériques tant dans leurs pratiques quotidiennes que dans le fonctionnement des organisations. Ainsi, l’absence de confiance numérique et la complexité d’utilisation sont des freins à l’adoption d’internet par les citoyens et les consommateurs, ceci tant pour les procédures administratives dématérialisées que pour les achats de biens et de services dans le secteur marchand.
Les principaux problèmes d’une identité numérique sont la source et la garantie de sa légitimité ainsi que sa portée légale. Certains États comme l’Estonie, la Nouvelle Zélande ou l’État Canadien de British Columbia ont bâti leur stratégie de numérisation sur une identité numérique simple et accessible à tous. En France, les identités numériques restent complexes, ceci aussi bien pour les PME que pour les particuliers. Il s’agit donc de répondre à ces problématiques, d’une part, en simplifiant les usages des sites Internet par l’automatisation de la création initiale des comptes utilisateurs, d’autre part, en diminuant l’hésitation des particuliers à fournir les données personnelles nécessaires à l’obtention d’un service en apportant une garantie simple et efficace à la protection de la vie privée.
Sur le modèle de ce qui fonctionne en Estonie ou Nouvelle Zélande, et amplifiant le mouvement amorcé par la création de l’extension Internet « point bzh », nous proposons la mise en place d’une Passeport numérique régional, porté par la Région Bretagne, utilisable dans la vie de tous les jours (inscrire un enfant à la crèche, payer la cantine, mettre en vente un bien sur Internet, réserver un billet de transport, etc.). On pourra s’inspirer des modèles déjà existants dans le monde pour sa mise en place, afin de s’appuyer sur leurs retours d’expérience.
Ce type de service pourrait être assuré dans le cadre du syndicat mixte de coopération territoriale « Mégalis Bretagne » qui rassemble les collectivités bretonnes au service d’un projet d’aménagement numérique du territoire et du développement de services numériques. Enfin il faudra mettre en place un mécanisme d’équivalence pour que ce Breizh-ID soit reconnu comme source pour les services nationaux de type France-Connect.
Avec la 5G et les réseaux très haut débit qui irrigueront prochainement le territoire, nous assisterons probablement à un exode urbain sans précédent. Réconcilier numérique et territoire, c’est aussi une manière de contrer la dynamique inverse – l’exode rural – et de garder sur le territoire, nos jeunes qui partent étudier à Paris, Nantes ou Rennes mais ne reviennent pas toujours. La Bretagne a l’occasion de se saisir de l’opportunité digitale pour entamer un programme de revitalisation par le numérique de ses territoires, et notamment les territoires ruraux qui pourront en faire un vecteur de ruralité positive. A l’occasion de la crise sanitaire que nous traversons, nous voyons bien que le développement du télétravail pourra ainsi permettre demain, quand la fibre sera entièrement déployée, à certaines professions de s’exercer plus souvent du domicile.
La diffusion des moyens numériques doit également faciliter et accroître l’efficacité des secteurs productifs qui ne peuvent pas être dématérialisés. Ainsi, la modernisation des filières agricoles passe vraisemblablement par une généralisation des outils opérables à distance comme des progiciels accompagnant les exploitants dans leur travail quotidien. La Bretagne doit veiller à ce que la diffusion des technologies d’intelligence artificielle dépasse les secteurs classiques qu’elle irrigue pour se généraliser dans la santé, l’agriculture, les industries mécaniques ou électroniques.
Ces évolutions déjà amorcées justifieraient l’organisation d’un grand évènement réunissant les entreprises et les décideurs publics bretons pour recenser les innovations liées à la connectivité, l’éducation, la santé, l’inclusion numérique.
Sur chaque territoire, la mobilité détermine la capacité à être relié, à être connecté, à être agile, réactif et donc à évoluer et à s’adapter, elle est donc un élément d’attractivité et, à terme, de création d’emplois. L’enjeu de l’amélioration des possibilités d’être mobile est donc déterminant pour une politique d’équilibre territoriale. En dehors des métropoles, l’interconnexion des territoires permettra la constitution d’archipels ou chacun, particulier ou entreprise, ne sera plus isolé.
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